lundi 30 mai 2011

Bof, bof et beurk

L’Étrange histoire de Benjamin Button de David Fincher
"Curieux destin que le mien..." Ainsi commence l'étrange histoire de Benjamin Button, cet homme qui naquit à 80 ans et vécut sa vie à l'envers, sans pouvoir arrêter le cours du temps. Situé à La Nouvelle-Orléans et adapté d'une nouvelle de F. Scott Fitzgerald, le film suit ses tribulations de 1918 à nos jours. L'étrange histoire de Benjamin Button : l'histoire d'un homme hors du commun. Ses rencontres et ses découvertes, ses amours, ses joies et ses drames. Et ce qui survivra toujours à l'emprise du temps...

 
Invictus de Clint Eastwood
En 1994, l'élection de Nelson Mandela consacre la fin de l'Apartheid, mais l'Afrique du Sud reste une nation profondément divisée sur le plan racial et économique. Pour unifier le pays et donner à chaque citoyen un motif de fierté, Mandela mise sur le sport, et fait cause commune avec le capitaine de la modeste équipe de rugby sud-africaine. Leur pari : se présenter au Championnat du Monde 1995...

 

1984 de Michael Radford
Manipulant et contrôlant les moindres détails de la vie de ses sujets, Big Brother est le chef spirituel d'Oceania, l'un des trois Etats dont la capitale est Londres. Le bureaucrate Winston Smith travaille dans l'un des départements. Mais un jour il tombe amoureux de Julia, ce qui est un crime. Tous les deux vont tenter de s'échapper, mais dans ce monde cauchemardesque divisé en trois, tout être qui se révolte est brisé.





Aucun rapport entre les 3 sauf que ce sont les derniers films que j'ai vu. Bilan mitigé pour l'ensemble. Voici mes impressions pêle-mêle :
-pas passionnée par Benjamin Button : Bon, ça se laisse regarder. Mais c'est long et un peu lourdaud. C'est davantage la prouesse technique qu'on admire. Quelques touches sympathiquesmais un ensemble convenu et patapouf...

-restée stoïque devant Invictus. Je n'arrive pas réellement à comprendre l'enthousiasme des critiques devant ce film gentillet. C'est parce que c'est Eastwood qu'ils se sentent obligés d’encenser le film ? Je trouve que c'est du Eastwood mineur. Tout est bien mièvre. Le genre de film qui ne me laissera pas un souvenir impérissable...

-très déçue par 1984 : Je n'ai pas lu le roman mais j'imagine sans problème qu'il aurait mieux valu pour moi de lire plutôt que de regarder. Le film est confus, brouillon, moche, insipide, incompréhensible et sans intensité. On regarde ça comme on regarderait Télé Shopping. Quel ennui.

Image hébergée par servimg.comL'Etrange histoire de Benjamin Button (USA, 2010) de David Fincher avec Brad Pitt, Cate Blanchett, Julia Ormond...

Image hébergée par servimg.comInvictus (USA, 2010) de Clint Eastwood avec Morgan Freeman et Matt Damon
Image hébergée par servimg.com 
1984 (USA, 1984) de Michael Radford avec John Hurt, Suzanna Hamilton, Richard Burton...

mardi 24 mai 2011

LNA

Un joli article de l'Express sur Helena Bonham Carter :

Irrésistible de drôlerie dans Alice au pays des merveilles, réalisé par son compagnon, Tim Burton, celle que l'on a découverte il y a 25 ans en amoureuse à froufrous dans Chambre avec vue prouve une nouvelle fois l'immensité de son talent. Sa carrière est à son image: audacieuse, pleine de fantaisie et très loin des conventions.

Le corset lui va à ravir

5 bonnes raisons d'être enchanté par Helena Bonham Carter
Helena et Julian Sands dans Chambre avec Vue de James Ivory (1986)
Si Auguste Renoir avait été anglais, il lui aurait tendu une ombrelle avant de la croquer. Est-ce son ascendance aristocratique (elle est l'arrière-petite-fille de l'ancien Premier ministre britannique Herbert Henry Asquith)? L'influence posthume de la fille de celui-ci, lady Violet Bonham Carter, baronne, actrice refoulée et amie proche de l'écrivain E. M. Forster? Avec son teint diaphane, ses lourdes boucles brunes, son goût des jupons - on y revient vite - ses sourcils hyperactifs et cette irrésistible moue d'enfant, Helena Bonham Carter est à croquer, en effet, l'archétype de l'héroïne romantique. Nuage de lait dans la porcelaine, tumulte des sentiments et crinoline: on fait pire comme destinée. Celle-ci débute en 1966 à Golders Green, près de Londres. Helena, qui se présente souvent comme le contraire d'une enfant précoce (elle a vécu chez ses parents jusqu'à l'âge de 30 ans) n'a pas 20 ans lorsqu'elle fait le choix d'être actrice. Manière pour la jeune femme à l'imagination fertile d'échapper au drame qui vient de frapper son père, Raymond, paralysé à la suite d'une attaque cérébrale. Une apparition dans une publicité et une autre dans un téléfilm lui valent d'être retenue pour Chambre avec vue. Triomphe mondial. 

Suivent Maurice, où elle ne fait que passer, et surtout Retour à Howards End, en 1992. Mais le corset se fait vite étroit, étouffant, insupportable. "Je déteste l'image d'edwardienne guindée que je renvoie. Je veux choquer tout le monde", dira-t-elle. Pari réussi en 1999 avec Fight Club, de David Fincher, qu'elle commence pourtant par refuser. Elle y est sidérante en junkie de la clope et de la baston. Son fan-club planétaire aura du mal à s'en remettre. Merchant et Ivory aussi: séparé de son adorable porte-bonheur, le duo rétro-chic verra la qualité de ses films ainsi que sa popularité décliner. Helena, elle, a réussi son pari: ne plus être la "bimbo en corset" du cinéma anglais. 

5 bonnes raisons d'être enchanté par Helena Bonham Carter
Avec Johnny Depp dans Sweeney Todd de Tim Burton



 Il existe trois catégories d'actrices: celles qui disent se contreficher de leur image, celles qui se contrefichent de leur image, et Helena Bonham Carter, reine absolue du je-m'en-foutisme glamour et du transformisme poético-trashy. Fausses dentitions - dans quatre de ses films - ongles couleur charbon - dans Sweeney Todd - chevelure en nid d'oiseau à la ville comme à l'écran, l'ex-poupée romantique dit oui à tout, surtout lorsque son compagnon, Tim Burton, se trouve aux manettes: "Je ne peux pas compter sur lui pour me rendre jolie!" convient-elle. Dans Alice au pays des merveilles, elle est en effet monstrueuse de talent dans le rôle de la Reine rouge: encéphale XXL posé sur un corps de lilliputienne, sourcils en lame de rasoir et voix stridente hurlant "Qu'on lui coupe la tête!" à la moindre contrariété (elle en connaît beaucoup), l'actrice jubile, et nous avec elle. "Ce métier est pris bien trop au sérieux. Il s'agit simplement de se déguiser et de faire semblant, non?" N'empêche, si elle ne décroche pas une nomination à l'Oscar l'an prochain, c'est nous qui couperons quelques têtes à l'Académie.

Elle est la muse de Tim Burton...

Lorsque Helena croise pour la première fois le réalisateur de Batman et d'Ed Wood, en 2001, celui-ci lui lance: "Ne te vexe pas, mais j'ai tout de suite pensé à toi pour jouer le rôle d'une guenon." Elle ne s'est pas vexée, bien sûr, et a pris aussitôt son billet pour La Planète des singes. Un aller simple. Neuf ans et six collaborations plus tard, le prince noir du cinéma indépendant américain partage toujours la vie de celle qui est devenue sa muse gothique. La vie, pas l'appartement. Chez les Bonham Carter-Burton, à Hampstead, dans le nord de Londres, chacun possède en effet son espace: maman dans une maison, papa dans celle d'à côté, tandis que les deux enfants - Billy, 6 ans et demi, et Nell, 2 ans - jouent dans la troisième. "Il est adorable et nous rend visite très souvent", précise la comédienne. Si le couple fait la plupart du temps chambre séparée - "Il ronfle, je parle" - l'osmose capillaire et professionnelle semble parfaite. Ce qui n'autorise aucun passe-droit: pour décrocher le rôle de Mrs Lovett dans Sweeney Todd, l'actrice s'est ainsi préparée durant trois mois avant de passer les essais devant... Steven Sondheim, le compositeur à l'origine de la comédie musicale éponyme. En apprenant qu'elle était choisie, Helena avait fondu en larmes. Tim aussi. 

... et la meilleure amie du "très cool" Johnny Depp

Faire partie de la bande de l'un des comédiens les plus versatiles de sa génération, cela suffit à garnir un CV, non? Quelques infos, tout de même: Johnny Depp, interprète du Chapelier fou dans Alice au pays des merveilles, est le parrain du petit Billy et déteste, à l'instar de Helena, se voir à l'écran. Petite gentillesse: "Johnny est très cool. Quoi qu'il fasse, il est tendance, mais aussi sensible et vulnérable, ce qui le rend très touchant." 
  
Elle a un sens de l'élégance très personnel

5 bonnes raisons d'être enchanté par Helena Bonham Carter
Glamour dans Conversation(s) avec une femme de Hans Canosa (2006)
Cela dit, quand on voit le look de sa maman... Le meilleur pour la fin, donc. Helena et ses airs de corbeau empaillé - "je ne me peigne jamais" - ses chaussures à ressorts Z-Coil et sa manie d'empiler froques, boutons, jupons, rubans et dentelles, entre buanderie victorienne et garde-robe de Peter Pan. "Chaque fois que je viens à Paris, je passe des heures à la Droguerie ou à la Mercerie, dans le Marais, et j'achète, j'achète, j'achète..." On dit le meilleur, car, quoi qu'elle picore dans son invraisemblable dressing, où les robes de Vivienne Westwood et de Jacques Azagury figurent en bonne place, la comédienne demeure adorable. L'Angleterre a fini par s'habituer à celle qu'elle surnomme avec affection une "catastrophe vestimentaire". En 2006, Harrods, temple du shopping de luxe londonien, a ouvert ses portes à Pantaloonies, le duo fashion qu'elle a créé avec sa copine, la créatrice Samantha Sage. Baptisée Bloomin' Bloomers, leur première collection jonglait avec les corsets, les boléros, et les jeans customisés. "A mon trente-cinquième anniversaire, j'ai eu comme une révélation : il fallait que je me réalise autrement qu'à travers mon travail d'actrice. Je n'aime pas l'idée d'attendre que les autres me sollicitent." Helena a tenu à reverser une partie des recettes issues des ventes de Pantaloonies à l'Unicef. Elégante, on a dit.

samedi 21 mai 2011

2 chambres, 2 vues

A Room with a View est un roman d'E.M. Forster, paru en 1908. Il est édité en France chez 10/18 sous le titre Avec vue sur l'Arno. Je l'ai lu il y a longtemps. J'avais bien aimé le style de Forster et le charme de l'histoire.

J'y reviens aujourd'hui car j'ai regardé hier soir une adaptation télé du roman, qui date de 2007. Bien sûr, impossible de ne pas comparer au chef d’œuvre qu'en avait tiré James Ivory en 1986 avec Helena Bonham Carter, Maggie Smith et Daniel Day Lewis. En français, c'est bien sûr Chambre avec Vue.

Alors bon, le bilan de ce téléfilm, c'est assez (très) mitigé. Le téléfilm s'éloigne quand même pas mal du roman, les acteurs sont plutôt mal choisis/mal assortis (décidément, Elaine Cassidy est toujours aussi fade), les décors et les costumes sont moches et le parti pris dramatique du film m'a déplu. On est loin du romantisme splendide et de la délicieuse fraîcheur du film d'Ivory. Et puis Helena Bonham Carter incarne une Lucy tellement plus intéressante que Elaine Cassidy. Les autres acteurs du téléfilm sont aussi tous dans l'ensemble en deça de leurs prédécesseurs. Et leurs personnages bien moins fouillés : à titre d'exemples, non seulement le duel Bonham Carter-Cassidy voit la victoire de la première, mais aussi le duel Maggie Smith-Sophie Thompson ne laisse aucune chance à la seconde (Smith est épatante et le personnage de Charlotte absolument irrésistible dans le film de 1986). Quant à la ville de Florence, elle est vraiment mal mise en valeur dans le téléfilm...

Elaine Cassidy et Laurence Fox dans l'adaptation 2007
L'histoire : 1908-Lucy Honeychurch est une jeune anglaise de bonne famille en villégiature à Florence avec sa cousine et chaperon Charlotte. La pensione où les deux sont descendues accueillent quelques personnages pittoresques et hauts en couleurs comme Miss Lavish, une romancière qui vient s'inspirer de l'Italie pour écrire son prochain roman, M. Emerson, gentleman en retraite et son fils George ou encore les demoiselles Alan, deux vieilles filles... Au cours d'une promenade dans les collines autour de Florence, George arrache un baiser à Lucy, que surprend Charlotte. Cette dernière précipite alors leur retour en Angleterre, où Lucy accepte la demande en mariage de Cecil Vyse...








Image hébergée par servimg.comChambre avec Vue de James Ivory (Grande-Bretagne, 1986) avec Helena Bonham Carter, Maggie Smith, Denholm Elliot, Julian Sands, Simon Callow, Daniel Day Lewis, Judy Dench, Rupert Graves, Rosemary Leach...

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Julian Sands et Helena Bonham Carter dans l'adaptation 1986
Chambre avec Vue de Laura Mackie (Grande-Bretagne, 2007) avec Elaine Cassidy, Rafe Spall, Sophie Thompson, Laurence Fox, Thimothy Spall, Elizabeth McGovern...

jeudi 19 mai 2011

James et Sarah


J'avais 12 ans lorsque le film de Randa Haines est sorti en salles et je suis allée le voir 3 fois à l'époque. Depuis, il a toujours occupé une place particulière dans mon cœur de ciné-phage. Je le revois une fois par an à peu près. Inoubliables Marlee Matlin et William Hurt, tous deux sublimes. Inoubliables scènes. Un des films de mon coeur...

James Leeds est professeur pour sourds et malentendants. Lorsqu'il arrive à la Governor Kittridge School en Nouvelle-Angleterre, ses méthodes plutôt inhabituelles en surprennent plus d'un, à commencer par le directeur de l'école, Curtis Franklin. James obtient des miracles avec la plupart de ses élèves, dont la dynamique Lydia. Mais il y a Sarah. Sarah, ancien élève de l'école et qui à 25 ans y est devenue femme de ménage. Sarah qui s'est enfermée dans son mutisme. Sarah qui fascine James...



Image hébergée par servimg.comLes Enfants du Silence (Children of a lesser God) de Randa Haines (Etats-Unis, 1987) avec William Hurt, Marlee Matlin, Philip Bosco, Piper Laurie...

mercredi 18 mai 2011

Bob

L'hommage à De Niro du Festival de Cannes 2011. Très chouette montage.

mardi 17 mai 2011

Fantaisie

En cette année 1912, Adèle Blanc-Sec, jeune journaliste intrépide, est prête à tout pour arriver à ses fins, y compris débarquer en Égypte et se retrouver aux prises avec des momies en tout genre. Au même moment à Paris, c'est la panique ! Un œuf de ptérodactyle, vieux de 136 millions d'années, a mystérieusement éclos sur une étagère du Jardin des Plantes, et l'oiseau sème la terreur dans le ciel de la capitale. Pas de quoi déstabiliser Adèle Blanc-Sec, dont les aventures révèlent bien d'autres surprises extraordinaires...

 On a regardé Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec de Besson, d'après Tardi et on a tous les deux trouvé ça pas mal du tout.

L'ensemble, visuellement très réussi, est très distrayant et on passe un bon moment.On se laisse entraîner par les aventures abracadabrante de l'héroïne imaginée par Tardi. C'est frais, tonique, drôle et fantasque.

Des réserves : Luc Besson s'est toutefois laissé grandement influencer par Jeunet et Spielberg (merci Amélie Poulain et Indiana Jones !). Une réserve aussi sur le choix de Louise Bourgoin qui n'est vraiment pas une actrice née ! Enfin, je ne pourrais juger le résultat de l'adaptation en elle même, n'ayant jamais lu la série des aventures d'Adèle par son créateur...



Image hébergée par servimg.comLes Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec (France, 2010) de Luc Besson, avec Louise Bourgoin, Jacky Nercessian, Gilles Lelouche, Jean-Paul Rouve, Nicolas Giraud, Mathieu Amalric, Philippe Nahon...

vendredi 13 mai 2011

Délicatesse

Je viens de revoir Voyage au bout de l'enfer de Michael Cimino. Quel moment extraordinaire de cinéma ! C'est beau, grandiose, perturbant, débordant, violent. Bref, c'est inoubliable. Et quels acteurs au sommet de leur délicatesse de jeu ! De Niro, dans toutes ses scènes avec ses partenaires, est dans une finesse de jeu, dans une pudeur renversantes. Meryl Streep est dans le même registre, toujours fabuleuse, et d'une beauté à couper le souffle. Quant à Christopher Walken, il est habité par le rôle de Nick. Et John Savage est remarquable en écorché vif.

Ce week-end là en Pennsylvannie est particulier pour Michael, Nick et Steven. Ouvriers sidérurgistes, ils vont quitter leurs amis et leur famille pour la guerre du Vietnam. Après le mariage de Steven avec Angela et une dernière chasse au cerf, c'est le départ. Deux ans plus tard, la guerre sévit toujours et tous les trois se retrouvent prisonniers dans un camp vietcong...



Image hébergée par servimg.comVoyage au bout de l'enfer (The Deer Hunter) de Michael Cimino (Etats-Unis, 1978) avec Robert De Niro, Meryl Streep, Christopher Walken, John Cazale, John Savage, George Dzundza...